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![]() Héléna et Samuel Autexier Les Billardes - 04300 Forcalquier Fax : 0492 730 028 Malle : marginales@free.fr ![]() » courrier de Jules Mougin |
SDF go home
À la suite du travail de Matt Mahlen, un collectif s'est créé pour mener des actions sur le logement. Une permanence est tenue tous les premier jeudi de chaque mois dans le cadre du "Cercle des plombiers" et des réunions ont lieu régulièrement chez Philippe Chauveau dans les locaux de la librairie "Au fil du temps" au 2. Un recensement des maisons vides à Forcalquier et alentour est en cours (merci de nous signaler celles de votre connaissance) ainsi que des démarches pour créer un habitat collectif et social qui permettrait d'ouvrir un accueil à ceux qui dorment à la rue. Contacter Quedal 04 : quedal04@free.fr
"Les dépossédés, figures du refus social", pour illustrer ce 3e numéro de la revue Marginales, Samuel Autexier a sollicité Matt Mahlen, dessinateur pour les médias alternatifs. De son atelier au pavé, Matt a ainsi fait le pas du tête à tête avec la face cachée de la réalité pour dessiner les visages de ceux qui sont à la rue. Au Garage Laurent, dès aujourd'hui et jusqu'au 27 novembre prochain, "les gueules cassées de l'économie" sont en vitrine. "Chevalier des plumes (celles qui piquent et celles qui chatouillent), dessinateur pour les médias alternatifs, poète et petit bricoleur syndiqué des papiers et des couleurs", Matt Malhen a aujourd'hui un statut : "précaire de la culture". Pour montrer la réalité il a opté pour un "passe-partout" artistico politique : le dessin. Nucléaire, peine de mort, il croque les grandes questions de société dans les zones rescapées de l'info, il mise sur l'immensité de l'image. Suffisamment pour rendre visible, pour que les yeux voient même lorsque se détourne le regard. Eclairer ce qui est caché "Eclairer ce qui est caché", pour le prochain numéro de Marginales (à paraître à la fin de l'année) il dresse le portrait de ceux qui vivent à terre, écrit sa descente dans les rues de Strasbourg, à hauteur, des hommes et des femmes "qui ont nos pieds pour horizons". S'approcher, "aller vers celui ou celle qu'on enferme dans la prison morale du misérable". Miséreux dans l'enceinte de la cité qui exclut la misère que l'on ne saurait voir. Le mendiant d'antan exhibait ses plaies.. Dignité dissimulatrice oblige, le pauvre moderne se doit d'être clean et bien mis pour recevoir quelques miettes de bienveillance. Et puis faudrait voir quand même qu'il soit travailleur, le pauvre. Que les RMistes deviennent des RMastes. "Je dessine les pauvres" Matt Malhen a levé la transparence, percé le voile superstitieux qui camoufle le vrai de l'errance, là où tenu à l'écart rôde le malheur coupable de ne rien posséder . "Il y aura eu très peu de refus" à ses demandes de portrait, comme toute explication aux SDF qu'il a sollicités, il disait : "je ne dessine pas les riches mais les pauvres"... Affichage éphémère Matt et Samuel ont entrepris la semaine dernière l'affichage des portraits dans Forcalquier. Mais force de légalité, vous comprendrez bien, l'affichage sauvage est interdit. Les murs aussi sont comptés , "Pauvres images, écrit le dessinateur, bien plus vite arrachées et condamnées que les insultants panneaux de 3 mètres par 4 du bonheur standardisé en papier glacé". La parole demeure La parole demeure. Au Garage Laurent "SDF go home" a fait débat. Pour Samuel, il s'agit, au-delà de l'expo de le poursuivre, nourrir cette matière alternative à l'individualisme, envisager la création d'un collectif autour des questions que soulèvent les situations de pauvreté, de l'habitat, du chômage. La misère en vitrine Apposer votre avis, vos remarques dans le livre d'or de la misère, en parler, aujourd'hui même avec l'artiste qui sous vitrine présente "l'éclatante misère de ceux qui n'ont plus rien". Ne contournez surtout pas ce "petit musée de l'homme". D'ici la fin du mois, "Tout doit disparaître", une affaire intéressante, la vitrine l'affiche : "Liquidation totale"... Nadia Ventre, La Marseillaise du 1er novembre 2004. |