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Héléna et Samuel Autexier
Les Billardes - 04300 Forcalquier
Fax : 0492 730 028
Malle : marginales@free.fr
 

» courrier de Jules Mougin

Appels & pétitions

Pétition pour la défense de La Poste (15 mars 2004)

La langue de la police : défense de Brice Petit (30 avril 2004

Appel pour la défense de la gauche irakienne (29 juin 2004)

Pétition de soutien à Cesare Battisti (12 juillet 2004)

Ahmet Alim : victime de la solidarité ? (1er mars 2005)

Overlittérature : lancement d'une collection littéraire (17 mars 2005)

La journée de Jo : tract des lycéens de Montrouge contre la loi Fillon (22 avril 2005)

Soutien aux prisonniers d'Action directe - déclaration de Jann-Marc Rouillan (18 juillet 2005)

Garde à vue d'un militant communiste italien (19 juillet 2005)

Passage devant le tribunal d'application des peines - Jann-Marc Rouillan (27 juillet 2005)

Libérez les prisonniers d'Action directe - Pétition (25 août 2005)


Pétition protestation
pour la défense de
La Poste
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Faire suivre à :
premier-ministre@premier-ministre.gouv.fr

Monsieur le Premier ministre,

Nous craignons que des milliers d'associations, artisans, agriculteurs, VPCistes, producteurs, travailleurs indépendants, éditeurs, artistes, presse, commerces, etc,
se trouvent mis en difficulté sur leur lieux de travail par les projets de fermeture ou de restructuration et privatisation des Bureaux de Poste en zone rurale.

PROTESTATION
CONTRE LES RÉDUCTIONS DE SERVICES AUX USAGERS EN ZONE RURALE
Pour la défense, la modernisation et le développement du SERVICE PUBLIC DE LA POSTE

Les soussignés réclament :

- LE MAINTIEN de tous les bureaux de Poste dans les villages, les quartiers des bureaux distributeurs et le gel des projets de restructuration.
- L'ANNULATION des mesures d'avancement des heures de levée du courrier.
- L'AMÉLIORATION du Service Public de La Poste, en concertation avec les usagers, les personnels, les élus et les syndicats pour répondre aux besoins exprimés par la population.
-AVOIR accès au bilan de l'application des directives européennes de déréglementation dans les différents pays.

Les soussignés n'acceptent pas :
- d'être des citoyens de seconde zone,
- que les entreprises dont la Poste est l'outil de travail soient mises en difficulté par le démantèlement et les projets de privatisation du service public
- que les services de la Poste soient réduits aux seules activités "rentables" (notamment bancaires)
- la parcellisation et la précarité du travail des personnels
- le projet de suppression de milliers emplois et la fermeture de 6000 à 8000 bureaux en zone rurale
- la transformation des bureaux tabac dans les villages en «points poste».

Nom et prénom * Ville * Département

 

signature

 

Nous vous invitons reproduire, à signer et à faire signer la pétition ci-dessus et à l'envoyer à votre conseiller général, député et au Premier ministre : Hôtel de Matignon - 57, rue de Varenne - 75700 Paris, ou par e-mail à : premier-ministre@premier-ministre.gouv.fr

Merci de retourner une copie à :
usagers.de@laposte.net

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La langue de la police : défense de Brice Petit
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Témoin, dans la soirée du 28 avril 2004, de l'arrestation musclée, par les policiers de Montpellier (deux cars, une douzaine d'agents), d'un homme de quarante ans déjà affaibli par une bagarre dans la rue qui avait provoqué l'intervention policière, Brice Petit a tenté de prendre la parole avant d'être lui-même pris à parti par les agents de police et embarqué pour une garde à vue de douze heures.

Brice Petit, est convoqué au tribunal correctionnel de Montpellier le 5 octobre 2004 à 14h (Palais de Justice, salle Pierre Michel). Trois agents de police assermentés ont déposé contre lui, le 29 avril dernier, six lignes d'accusations parfaitement mensongères, qui le mettent en danger et qui tentent d'asservir la langue aux seules fins policières, aux logiques de l'arbitraire et de la brutalité. Nous produisons ci-après trois pièces du dossier - trois textes - trois points de vue : celui de la police (texte de la déposition contre Brice Petit), celui de l'intéressé lui-même, et celui de Cédric Demangeot, témoin principal de toute la scène du 28 avril.

Brice Petit et ses amis de la revue Moriturus ont décidé de porte plainte contre la police (cela nécessite le versement d'une caution de 3000 euros). Le coûts de procédure et de la défense s'élèvent eux-aussi à 3000 euros. Ils ont décidé de réunir cette somme en faisant appel à vos dons.
Voici le texte de l'appel.
Les pièces du dossier sont consultables
ici (et sur plusieurs autres sites internet).

COLLECTIF DU 28 AVRIL

Pour la défense de Brice Petit
Contre les violences policières
Pour le respect de la personne humaine et du citoyen

L'arrestation arbitraire et violente de Brice Petit et les méthodes diffamatoires employées par les forces de l'ordre à son encontre nous contraignent à mener une lutte de grande ampleur pour que justice soit rendue et que le respect de la personne humaine et du citoyen revienne au centre du fonctionnement de la Police.

Les brutalités et la pratique systématique du mensonge des forces de l'ordre, leur inaptitude au dialogue avec le simple citoyen sont aujourd'hui monnaie courante : nombreux sont ceux inculpés d'outrage à agent dont le seul crime a été de tenter de raisonner dans un esprit républicain les agents de leur Police. Nous ne pouvons pas, sans lâcheté, subir une telle situation, nous ne pouvons pas, au nom de la République à laquelle nous sommes tous attachés, assister passivement à la détérioration des liens censés unir le citoyen à sa Police. Celle-ci doit impérativement agir dans le respect des droits que la Constitution et les lois reconnaissent aux libres citoyens de ce pays : le droit à la libre expression dans la Cité et le droit à être traité avec dignité et honnêteté par les agents chargés de la sécurité.

Nous appelons tous les citoyens conscients et actifs à nous rejoindre, à cosigner ce texte et à accroître le nombre des femmes et des hommes attentifs aux dérives inquiétantes qui menacent de tous nous emporter vers les eaux troubles d'un régime sans nom. Les dons qui nous permettrons de mener à bien cette lutte juridique, aussi modestes soient-ils, sont plus que les bienvenus. Sachez que porter plainte contre la Police nécessite le versement d'une caution de 3000 euros auprès du Tribunal. Les coûts de procédure et de la défense sont du même ordre : 3000 euros. À cet effet nous avons ouvert un compte en banque dont la gestion sera la plus transparente possible : chaque don (personne et adresse) sera répertorié et l'argent remboursé au pro rata si la Justice nous donne raison comme nous le souhaitons. Nous comptons bien faire tout ce qu'il faut pour cela.

Nous jugeons que pour le respect de nos libertés qui font la saveur de notre existence, jamais argent ne saurait être, à l'heure où nous vivons, mieux employé.

Vos dons peuvent être envoyés par chèque à l'ordre suivant :
« Brice Petit, 28 avril » à cette adresse : «Brice Petit Les garrigues 84290 Cairanne ».
contact :
bricepetit@voila.fr

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L'étau se resserre autour de la société irakienne
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Parce que nous nous sommes opposés à la guerre, il y a un an. Parce que depuis lors, l'Irak vit un cauchemar aggravé, il est hors de question, par notre silence, d'être complices d'un l'écrasement : celui de la gauche irakienne.

« Père sunnite, mère chiite, moi athée, tendance John Lennon » répond Oday Rasheed, un jeune réalisateur, lorsqu'on lui demande son origine ethnique et religieuse. De générations en générations, l'Irak est un pays qui jouit d'une longue tradition d'écriture, de création et de savoir. Il n'est pas ce pays dont on nous dresse le portrait, qui, pour sortir de la barbarie d'une occupation militaire, se précipite avec enthousiasme dans la barbarie d'un régime fondamentaliste.

Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis. Rejeter l'occupation coalisée et son conseil de gouvernement fantoche, surtout sous couvert d' « anti-impérialisme », n'implique pas le soutien aux forces réactionnaires, nationalistes et religieuses, c'est-à-dire aux pires ennemis de la liberté et de l'égalité. « Après avoir été débarrassé de Saddam, l'Irak doit être débarrassé de ses idées ! », proclame Yanar Mohammed, de l'Organisation pour la liberté des femmes, menacée de mort en raison de son combat contre la charia. Au contraire, les USA favorisent le retour des dirigeants baasistes au gouvernement, dans l'administration et dans l'armée.

Il existe aujourd'hui, en Irak, des organisations de gauche, un mouvement social qui exprime une alternative sociale et féministe, et qui, souverainement, rejette à la fois l'occupation militaire et la réaction nationaliste, ethniciste ou religieuse. Des chômeurs et des chômeuses qui organisent quarante-cinq jours de sit-in devant le bureau de Paul Bremer, représentant civil de la coalition ; des femmes qui appellent à manifester tête nue contre la charia ; des grévistes qui n'hésitent pas à mettre dehors la direction corrompue de leur usine ; des réfugiés qui luttent pour un logement digne, pour le simple droit de vivre ; des ouvriers qui empêchent aux milices d'Al-Sadr' de s'emparer de leur usine : voilà l'autre visage de l'Irak, celui qu'on nous montre le moins souvent. Chaque jour, des luttes, des grèves et des manifestations expriment le désir radical de vivre et non de survivre. Et face à elles ? les baïonnettes, les milices, les fatwa, la torture...

Au-delà des slogans anti-guerre, il est urgent de développer une solidarité concrète avec le mouvement progressiste, laïque, social et féministe en Irak. Les syndicats, les associations de femmes, de chômeurs, manquent de moyens pour s'organiser efficacement, pour diffuser leurs idées dans le pays et se faire connaître à l'étranger, pour mettre en place les moyens de subsistance les plus élémentaires. Notre solidarité internationaliste peut les aider à distribuer de la nourriture ou des médicaments aux réfugiés, aux sans-toits, aux plus pauvres ; à disposer de locaux, de moyens de communication et de défense ; à organiser leurs luttes et à porter leurs revendications.

L'étau se resserre autour de la société irakienne. Le mouvement social, seul, le brisera !

Nom et prénom * Qualité * Département

 

Merci d'envoyer votre signature à :
Solidarité Irak : ndessaux@altern.org

Site internet : http://www.solidariteirak.org/article.php3?id_article=97

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Soutien à Cesare Battisti
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Le comité de soutien national à Cesare Battisti relance une pétition en sa faveur. Une première vague avait permis de recueillir 24 000 signatures avant d'être stoppée par le revirement des médias (en premier lieu du Monde). Depuis, la chambre de l'instruction s'est déclarée favorable à l'extradition. Chirac lui-même, recevant Berlusconi, a nettement exprimée son idée.

Une centaine de personnalités connues vont signer un texte (un appel à Chirac) qui paraîtra mardi dans un quotidien. Parallèlement, le Comité de soutien souhaite parvenir à 100 000 signatures. Il s'agit de créer un nouveau rapport de force. Faute de quoi, les carottes sont cuites. Tout ça est urgent : on pense que la décision définitive des juges pourrait intervenir cet été (le 15 août ???).

LA FRANCE DOIT RESPECTER SA PAROLE

Nous n'acceptons pas que Cesare BATTISTI ou tout autre réfugié italien soit extradé. Ignorant une décision antérieure qui avait refusé, en 1991, l'extradition de Cesare BATTISTI et qui était revêtue de l'autorité de la chose jugée, déniant à ce dernier le droit à un procès équitable car il ne sera pas rejugé en Italie, l'avis de la Chambre de l'Instruction, du 30 juin 2004, atteste d'une justice rendue sous influence. À l'inverse de ceux qui poursuivent d'une vindicte acharnée une poignée d'hommes et de femmes qui ont reçu asile en France, nous entendons que notre pays ne renie pas la parole donnée et respectée par tous les gouvernements, de droite comme de gauche, depuis 1985.

Quels que soient les obscurs motifs qui conduisent le gouvernement à vouloir renier les engagements pris et à violer la règle de droit, nous sommes attachés au respect d'une éthique sans laquelle la politique n'est plus la gestion de la cité des Hommes mais l'exercice injuste du pouvoir.

Nous n'avons pas d'autre légitimité à faire entendre notre voix que de partager ces valeurs que les peuples ont forgées tout au long de leur histoire afin d'échapper à l'arbitraire des États et de protéger la dignité de chacun.

C'est pour cela que nous ne laisserons pas faire ce qui serait une violation des principes les plus fondamentaux de la République.

Nous appelons les citoyens à se mobiliser et à créer partout en France des comités contre l'extradition de Cesare BATTISTI et de tous les réfugiés italiens.

Nous demandons que la parole de la France ne soit pas trahie. C'est au Président de la République, gardien de cette parole et garant des principes de notre pays, qu'il incombe de les faire respecter.

Nom et prénom * Profession

Merci d'envoyer votre signature à :
Soutien Battisti : http://www.vialibre5.com/arrestation_battisti.htm

Site internet : http://cesarebattisti.free.fr

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Ahmet Alim : victime de la solidarité ?
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Ahmet ALIM, Kurde de Turquie, est réfugié politique en France depuis une dizaine d'années. Militant de la cause kurde et des Droits de l'Homme, il est membre du Congrès National du Kurdistan. Il est par ailleurs connu comme chercheur en économie du développement. Il a créé, voilà deux ans, une société de traduction et d'accompagnement dans les démarches, au service des entreprises et des particuliers. Dans ce cadre, il a été amené à côtoyer de nombreux étrangers.

Le mardi 8 février 2005, Ahmet Alim a été arrêté dans ses bureaux à Marseille, par la Police de l'Air et des Frontières de Perpignan, sur l'accusation de fournir de l'aide logistique à des étrangers en situation irrégulière. A cette occasion, la Police a procédé à une perquisition, saisissant dossiers et ordinateurs. A l'issue d'une garde à vue de 48 heures, il a été placé en détention par le juge des libertés le jeudi 10 février.

Sans prendre position sur tous les éléments du dossier dont elles n'ont pas connaissance, les associations veulent rappeler à cette occasion la perversité des dernières lois sur l'immigration. En effet, l'article 21 de l'ordonnance du 2 novembre 1945, modifiée le 26 novembre 2003 par Nicolas Sarkozy, permet, sous prétexte de lutte contre les réseaux de passeurs, d'arrêter « toute personne, physique ou morale (organisme) qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France... ».

Nous rappelons qu'au moment où les projets de modifications ont été connus, l'essentiel des associations de défense des Droits de l'Homme ont signé un « manifeste des délinquants de la solidarité » dans lequel les signataires déclaraient faire partie des citoyens et des associations solidaires des étrangers en situation irrégulière et demandaient à ce titre « à être poursuivi pour ce délit ». L'hospitalité est pour nous une démarche fondatrice de toute société humaine, la solidarité en constitue l'une des valeurs les plus nobles ; elles sont à la base du triptyque républicain de liberté, d'égalité et de fraternité. En faire des délits représente une véritable atteinte aux fondements de notre identité et de notre culture. Nous proclamons le devoir d'hospitalité et réclamons le droit de solidarité envers tout être humain qui la sollicite, c'est pourquoi nous demandons l'annulation de ces articles de loi. Nous sommes solidaires d'Ahmet Alim dont nous demandons la mise en liberté.

Le mercredi 2 mars, la Cour d'Appel décidera s'il doit être maintenu en détention provisoire.

 

Aix Solidarité - Amnesty International, groupes de Marseille - ASTI du pays d'Aix (Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés) - CDATM Marseille (Centre Documentation Tiers Monde) - Médecins du Monde - CIMADE PACA - Fédération LDH 13 (Ligue des Droits de l'Homme) - Marseille Solidaire - Fédération MRAP 13 (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) - SDEN CGT 13 - Fédération des BdR de Sos Racisme Independant...

Contact comité de soutien : marseille@cimade.org

Signez l'appel:http://marseille.naros.info/petition.php3?id_article=750

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Overlittérature
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Aix-en-Provence, le 12 novembre 2004

Madame, Monsieur, Cher(e) ami(e),

Souhaitant nous inscrire de façon différente dans le paysage éditorial contemporain et, pour tout dire, afin de secouer un peu le cocotier des habitudes de lecture enkystées dans la contemplation morbide des nombrils germanopratins,

Souhaitant faciliter l'émergence et la diffusion de textes originaux qui ne trouvent pas leur place dans l'actuel complexe littéraro-industriel aux ambitions aussi normalisatrices que mondialisées,

Souhaitant nous situer résolument loin de la littérature encagée et des romans policés qui encombrent les librairies, nous avons fondé l'association

overlittérature

Une convention qui nous lie aux éditions L'Ecailler du Sud va nous permettre de créer une collection que nous voulons tout à fait particulière et résolument décoiffante.

Nous pensons pouvoir publier trois ou quatre ouvrages par an et, pour commencer, Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais de Henri-Frédéric Blanc et Attention centre-ville ! de Gilles Ascaride.

Tout est prêt sauf l'essentiel... le nerf de la guerre.

Voilà pourquoi nous lançons une souscription afin que vous nous aidiez à larguer les amarres, ce qui fera de vous un acteur essentiel de ce « combat ». Peut-être en va-t-il (si peu que ce soit mais quand même) de la défense d'une certaine liberté de l'esprit.

Avec nos remerciements anticipés, veuillez croire en nos sentiments très amicaux.

André Not
Président

**

Nom ............................................................................................................................

Prénom .....................................................................................................................

Adresse .....................................................................................................................

..................................................................................................................................

..................................................................................................................................

verse la somme de ____________ (chèque à l'ordre de overlitterature)

À retourner à :

Association overlitterature
704 chemin des Plaines - Célony - 13090 Aix-en-Provence
Contact :
andre.not@wanadoo.fr

Les souscripteurs recevront les deux premiers exemplaires de la collection

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La journée de Jo : l'école de la loi Fillon
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Jo se lève, il a un peu mal au ventre. Il arrive au lycée. Dans le couloir du 1er étage, il voit une affiche de l'Education Nationale qui prévoit pour le 25 février, un samedi, une journée Portes Ouvertes obligatoire dans une école de maçonnerie. Le matin même, il a entendu à la radio le ministre de l'économie s'alarmer du manque de maçons pour les cinq prochaines années. (1) Jo croise Gomez, un copain en 3e : il lui demande ce qu'il fait. « Je vais pas en cours, j'ai contrôle, si j'ai une sale note, on choisira mon orientation à ma place, et je vais me retrouver dans une filière de merde. (2) En arrivant en cours, ses 44 camarades de classe ont déjà commencé. Jo déplie son tabouret de camping et s'installe au fond de la classe. (3) Dans l'après-midi, il croise une paire de flics qui a été appelée le matin à cause d'une serrure bouchée. (4) A la fin des cours, Jo passe devant la salle de théâtre, reconvertie en salle de conférence pour que les recruteurs puissent rencontrer les lycéens futurs employés. (5) Jo rentre chez lui. La journée a été rude.

Les notes sont extraites de la loi Fillon votée dans le courant du mois de mars 2005 ou sont des applications directes de celle-ci.
(1) « L'orientation et les formations proposées aux élèves tiennent compte de leurs aspirations, de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société et de l'économie. » (Art 13)
(2) « A l'issue de la classe de troisième, la décision d'orientation tient compte du projet de l'élève, de ses aptitudes, des différentes offres de formation existantes et des perspectives d'emploi. »
(3) Suppression de postes de professeurs par centaines pour les prochaines années.
(4) « Toute action violente entraîne une sanction immédiate. Le chef d'établissement assure la liaison avec un correspondant de la police nationale ou de la gendarmerie ; il signale au procureur de la République les infractions pénales en vue de mettre en ¦uvre des réponses rapides et adaptées. »
(5) « Il est souhaitable de réduire le nombre des options au lycée. »

retour au texte

Les élèves de Maurice Genevoix, le 22 avril 05, suite à deux jours de blocage du lycée.

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=36600

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Soutien aux prisonniers d'Action directe
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À PERPETUITÉ !
DÉCLARATION DE JANN-MARC ROUILLAN

Texte lu à l'occasion de la réunion organisée par le Collectif marseillais de soutien aux prisonniers d'Action directe, le 18 juillet 2005. En l'absence de l'auteur... avec la participation de : Robert Bret, sénateur PCF et membre de la commission Justice ; Thierry Discepolo, éditions Agone.

lire la dépêche du journal Le Monde

Les juges des Tribunaux de l'Application des Peines (TAP) ont rejeté les demandes de libération conditionnelle de Nathalie et de Georges et il en sera sans aucun doute de même pour moi le 27 juillet prochain. Ainsi plus de 18 années après, les magistrats pensent que nous n'avons pas assez enduré. Que nous devions encore et toujours payer. Et ils nous rejouent sur tous les tons la vieille rengaine du chantage au repentir et au reniement. Contrairement aux autres pays européens dans lesquels elle est en vigueur, en France, la perpétuité n'a pas de date butoir. Dans deux, dixŠ ou quinze ans, les juges pourront toujours répondre à nos demandes de libération conditionnelle : « l'intéressé n'entend renier ni ses convictions politiques ni la lutte armée qui en découlait » (1). Pour recouvrer la liberté, il n'est donc aucunement question de temps de prison à effectuer. Ainsi s'ils ne nous libèrent pas aujourd'hui pourquoi soutiendraient-ils un avis contraire au bout de 20, 25 ou 30 ans ? Au vu des statistiques pénales ? Ou en signe d'infinie humanité, lorsque nous serons moribonds ? Face à l'état de santé de Georges et de Nathalie, certains de vous à l'extérieur évoquent sans détours l'acharnement judiciaire. Certes ! Mais si vous détachez cet acharnement de son contexte historique, il est inintelligible. Nous n'avons pas assassiné un enfant à coup de tisonnier, ni jeté le corps d'une famille entière dans un puits (2). Ni commis aucun attentat massacre dans un bus ou un train. Alors pourquoi contre nous justement, l'Etat persiste dans son féroce entêtement ? Pour saisir pleinement la partie se jouant, il faut remonter dans le temps de presque deux décennies.

Les tribunaux spéciaux utilisèrent systématiquement la perpétuité dès leur création à l'automne 86 et durant l'hiver suivant. Cette peine se chargeait d'un message fondateur. Autour de la sentence suprême, s'établissait l'unanimité de la condamnation politique et morale. Quasiment une excommunication nationale ! Et dans nos procès à grand spectacle (souvent basés sur des dossiers de bric et de broc) se dessinèrent en grande partie les frontières de l'agir politique d'extrême gauche après le triomphe de la Révolution Néo Conservatrice. Dès lors, les militants espérant être tolérés par le système, devaient impérativement condamner la lutte de rupture et de critique radicale que nous personnalisions. Et donc avec les tribunaux, nous condamner sans ambiguïté. Et c'est ce qui se passa. Et aujourd'hui, l'acharnement judiciaire porte le même message : « si certains d'entre vous osent dépasser les limites autorisées de la contestation, voilà quel sera votre sort ! » C'est pourquoi de nos jours encore, ils s'obstinent à démontrer que le consensus de nos condamnations se perpétue, que nos demandes ne sont soutenues par aucune force politique institutionnelle ou issue du mouvement social réel. Nous devons tenir nos rôles de bannis jusqu'au bout. Et très idéologiquement, ils maintiennent les principaux axiomes de notre répression. S'il n'y avait plus consensus pour notre punition totalitaire, seul perdurerait l'acharnement haineux du parti de l'ordre et de ses factions sécuritaires.

A travers un mécanisme tout simple, la perpétuité fut le fruit de décisions administratives et non la sanction d'un débat judiciaire. Pour les besoins du message idéologique, aucune Cour d'Assises Spéciale ne prononçait de circonstances atténuantes. Dès lors la réclusion perpétuelle se résumait à une peine automatique, reposant sur la mise en forme de l'acte d'accusation par la Section Spéciale (14e Chambre du Parquet, dite anti-terroriste). Les Cours entérinaient les charges en préservant une théâtralité procédurale. Par un glissement sécuritaire, les juges transformèrent les accusations de reconstitution de ligue dissoute (3), en association de malfaiteurs à caractère terroriste pour être définitivement requalifiées en complicité. Et pour établir la complicité, nul besoin de connaître précisément les implications de chacun, selon le code la condamnation peut être égale à celle des auteurs directs. Et c'est ainsi que les perpétuités furent prononcées automatiquement (4).

Dans les procès de la fin des années 80, la perpétuité assuma le visage de l'élimination carcérale des militants. Dès le début, elle se combina à l'usage de la torture blanche et aux différentes variantes de l'isolement, jusqu'aux multiples arbitraires et autres censures. La perpétuité a toujours été comprise comme l'instrument essentiel de pression. Car comme nous l'avons dit plus haut, pour être libérés, nous devons impérativement leur demander nos libérations. Ainsi ils auront sempiternellement la possibilité de réitérer leur vieux chantage : « Repentez-vous ou sinon crevez en prison ! » Un très vieux chantage en effet, car dès la fin de ma garde-à-vue au Quai des Orfèvres, juste avant de pénétrer dans le bureau du Juge d'Instruction, le Procureur Marceau me proposa la liberté en échange d'une collaboration politique. Et ainsi régulièrement au cours de ces années, la libération nous fut offerte si nous acceptions de déclarer publiquement nos reniements. Ne comprenant rien aux termes politiques de ce chantage et en forçant encore un peu le trait, il se trouvera des gens « bien intentionnés » pour affirmer que si nous restons en prison, c'est parce que nous le voulons bien. Ne croyez jamais à la normalisation dans les affaires de justice politique. Ainsi nous avons connu des condamnés à perpétuité libérés après 4 ou 5 ans de détention ou après 11 ans dans le commando Anis Naccache. Les exemples sont plus nombreux que les adulateurs de la justice indépendante ne le croient. Dans cette politique de marchand de tapis, notre situation n'évolue pas non par la faute de quelques juges consciencieux appliquant la loi. Nous refusons de payer le prix politique, tout simplement. D'autres carrément utilisent le porte-monnaie et leurs comptes en pétrodollars comme le gouvernement libyen qui calma juges et parties civiles à coup de milliards. L'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA fut étouffée sous un édredon de billets. Aujourd'hui après 18 ans de prison, le chantage n'a guère évolué. Sans détours, les TAP nous le resservent. Entre parenthèses, personne ne s'étonne que des agents de l'Etat laïc exigent ainsi une contrition aux caractères si franchement religieux. Qui condamne cette demande officielle d'apostasie ? Bientôt sur nos bûchers, les juges nous tendront la croix à baiser et aucun citoyen n'élèvera la voix pour protester ! L'objectif de la perpétuité était la perpétuation de ce chantage jusqu'au bout, jusqu'au dernier souffle. La réaction actuelle ne peut admettre que nous sortions de prison encore debout. Il faut voir combien ils enragent aux déclarations de Joëlle qui, sur son lit d'hôpital, défend encore sa dignité, celle d'une femme ayant passé 20 ans de sa vie dans des cachots en raison de sa participation à la cause révolutionnaire. Oui debout, c'est-à-dire sans avoir sali ni renié l'expérience armée de l'après-68. L'enjeu est là. Pour les tenants de la Révolution Néo Conservatrice, la boucle sera bouclée, le jour où nous les derniers des derniers, nous les bannis, nous aurons cosigné par nos reniements, le contrat contestataire et les limites qu'il sanctifie.

Nos perpétuités correspondent à une époque précise de la guerre civile européenne (5), à son point de basculement. Les pays capitalistes parvenaient à vaincre les signataires du Traité de Varsovie, rangés aux côtés de l'URSS. Le mur de Berlin était renversé. Simultanément les deux pays fondamentaux de la Conférence des non-alignés (6), la Yougoslavie et l'Algérie, sombraient dans des guerres civiles barbares. Le capitalisme global semblait sans obstacle. Et sa victoire se révélait totale et totalitaire, fini le socialisme d'Etat, terminée la nationalisation des ressources de matières premières, levées toutes les barrières et écrasées toutes les résistances. L'ouragan libéral emportait tout sur son passage. Les laudateurs de l'Ordre Nouveau évoquèrent même la fin de l'Histoire avec un grand « H ». C'était l'époque du culte de l'entreprise, comme par enchantement, la lutte des classes s'évanouissait (7). Et entre autre, par une morale chrétienne rigoureuse et l'amour du travail salarié, il fallait éradiquer jusqu'à la dernière racine de l'esprit de 68. Dans ces chambardements et les flonflons réactionnaires, nos condamnations suprêmes sanctionnaient autant notre défaite que celle plus générale du camp prolétarien tout entier.

Qu'on le veuille ou non, la contradiction violente et permanente entre les deux blocs dominait l'action des organisations révolutionnaires. Nous nous situions à l'époque de la guerre froide et de l'offensive de la réaction. Nous luttions du temps de Reagan et de Thatcher. Bien sûr seuls les plus anciens d'entre vous comprennent ce que cela signifie, c'est si loin. En ce temps-là, la « Contre-révolution néolibérale » préparait la Guerre des étoiles. Et l'activité de la guérilla Action Directe se plaçait résolument dans le sabotage général de la stratégie impérialiste de reconquête :

Agression du bloc de l'Est (politiques de réarmement, crise des missiles, militarisation et pacification des sociétés occidentales...),

Politiques des restructurations industrielles (nouvelles mesures dans l'intensification du travail, chômage galopant et formation aggravée d'une armée industrielle de réserve, écrasement des résistances politiques et syndicales...),

Réinstauration des termes fondateurs du colonialisme dans les rapports avec les pays du Sud (intensification des pressions pour le recouvrement de la dette, diktats pour la levée des barrières et le démantèlement des nationalisations, spéculations boursières sur les prix des matières premières, interventions armées, écrasement de toute velléité d'indépendance politico-économique...). A partir de là, il est facile de comprendre que notre action ne s'est jamais inscrite dans une contexte national. Elle ne visait aucunement à répondre à des transformations locales et partielles (8). Nous revendiquions notre appartenance au front mondial de la résistance révolutionnaire, une première ligne de feu parcourant les faubourgs de Milan, de Berlin, ceux de Beyrouth ou de Buenos-Aires et Bogota. Nous défendions le front anti-impérialiste. Et nous la pratiquions avec les révolutionnaires de la métropole comme avec les révolutionnaires du Sud.

Confrontés à l'acharnement des autorités françaises, nous serons bientôt à n'en pas douter les derniers prisonniers politiques de ce front révolutionnaire. Dans les prisons européennes, nous avons été des milliers, nous ne sommes plus de nos jours qu'une poignée. Pourtant ils ne nous feront pas fléchir. Nous hisserons haut le drapeau de cette expérience historique, celle qui débuta au tout début des années 70, par le sabotage des ordinateurs planifiant les bombardements américains sur le Nord Vietnam. A l'époque également, nous dénoncions la collaboration des régimes européens avec les dictatures espagnole, portugaise et grecques et j'étais moi-même engagé dans la guérilla contre Franco. Cette historie eut un prix humain très lourd. Nous en avons conscience et nous n'avons rien oublié de leurs crimes comme des souffrances subies. Pourtant en tant que révolutionnaires, nous refuserons toujours de mettre sur le même pied d'égalité la souffrance des oppresseurs et la souffrance des opprimés, comme nous ne mettrons jamais sur un même pied d'égalité la violence des oppresseurs et la contre-violence des opprimés. Notre violence passée était sans commune mesure avec celle des puissants, comme en leur temps, les bombardements de Haiphong par l'aviation française puis plus tard ceux d'Hanoi par les B52 américains. Elle n'a rien à voir avec les crimes de la bataille d'Alger ou plus récemment avec les pièges sanglants de Falluja ou de Jenine. Nous n'avons jamais été des tortionnaires comme le ministre Papon ou le général Aussaresse. Nous n'avons jamais officié à Abou Grahib ni à Khiam (9) et autre Guantanamo. Alors de grâce, que des procureurs ne viennent pas nous faire la leçon, ils sont ridicules. Malgré la prison et le matraquage idéologique ; nous savons encore faire la part des choses. Justement, notre violence figurait l'expression la plus radicale de notre rupture avec l'ordre criminel des sociétés capitalistes et impérialistes. Et tant qu'il restera debout un seul prisonnier de ce temps, cette lutte ne se conjuguera pas à l'imparfait des livres d'histoire. Elle sera encore et toujours une résistance inscrite dans l'air du temps.

Dans nos dossiers de libération conditionnelle, aussi longtemps que le pouvoir politique ne donnera par d'ordre de libération, les mécanismes judiciaires tourneront à vide et se ridiculiseront. Les services de réinsertion récitent les fiches techniques et les directives portant sur la protection des victimes, les indemnisations et autres sacro-saintes liturgies actuelles de la contrition. Les directeurs de prison psalmodient les consignes de leur administration centrale en soutenant des avis défavorables basés sur nos natures de prisonniers rebelles et irréductibles. Les procureurs ânonnent les télex en provenance de la Place Vendôme. Les experts médicaux déclarent les prisonniers malades en excellente santé. Les TAP flairent l'air du temps. Et les Cours d'Appel confirment les décisions quand elles sont négatives et les infirment dans le cas contraire. Englués dans leurs fantasmes sécuritaires, les juges de Troyes et ceux de Mulhouse n'hésitent pas à affirmer que l'organisation Action Directe existe encore, 16 ans après sa disparition (10) ! Le TAP d'Arras quant à lui, reproche à Nathalie que Joëlle ose encore prendre la parole alors qu'elle n'est qu'en suspension de peine. Décidément, ils ne peuvent admettre que nous nous exprimions encore. Comme au Moyen-Age, ils seraient bien capables d'ordonner qu'on nous coupe la langue ! Il est clair que ce n'est pas un ou dix juges qui nous libéreront. Ils marchent au sifflet. Ils n'ont pas de poids réel dans notre maintien en détention, ils sont là pour le décorum, seule compte la volonté politique des gouvernants, une politique réactionnaire se mijotant dans les ministères. Et ces messieurs nous libéreront uniquement le jour où ils entreverront un intérêt politique à le faire. Pas avant. Sauf bien sûr si une puissante mobilisation politique les force à reculer et à relâcher leur acharnement. C'est l'enjeu de la bataille en cours.

Jann-Marc Rouillan

Notes :

(1) Extrait du refus du TAP de Mulhouse, pour Georges Cipriani.

(2) Pour évoquer plus précisément l'affaire de la tuerie d'Auriol, les commandos du SAC (Service d'Action Civique, groupe lié au RPR et en particulier à Charles Pasqua qui en était le responsable occulte) condamnés pour ces assassinats ont été libérés. Pour eux l'application des peines fonctionna parfaitement avec des permissions de sortir régulières puis une libération conditionnelle.

(3) En août 1982, l'organisation Action Directe a été dissoute par décret gouvernemental. Mais l'inculpation de reconstitution de ligue dissoute était encore une inculpation trop politique. Dans leur volonté de criminalisation, les Sections Spéciales finirent par l'abandonner. Les juges utilisèrent la loi scélérate de la fin du 19ème siècle traquant les associations de malfaiteurs. Le terme pensaient-ils est explicite, sans savoir que cette loi avait été votée pour écraser les premières velléités d'organisation du mouvement syndical.

(4) Et j'ajouterai pour décrire les circonstances exceptionnelles de nos procès que les condamnations furent collectives, quelques soient les implications réelles ou supposées des militants dans les boxes. Et il convient en outre de rappeler le caractère rétroactif de ces procès. En effet, nous fûmes jugés par des Tribunaux spéciaux créés par les lois souvent postérieures aux faits incriminés. Les principales lois anti-terroristes furent votées en septembre 86, comme l'instauration des Tribunaux anti-terroristes composés exclusivement de magistrats. En décembre de la même année, la Cour d'Assises normale devant laquelle devaient être jugés pour la première fois des militants d'Action Directe, fut incapable de siéger après la désaffection de nombreux jurés. Après cet échec et par décret, le gouvernement ordonna que tous les inculpés quelques soient les dates des faits seraient désormais présentés devant un Tribunal Spécial

(5) Certains auteurs comme le fit Derrida qualifient de guerre civile l'affrontement Est-Ouest après la Seconde guerre mondiale.

(6) Ce regroupement de pays s'opposa longtemps aux diktats impérialistes et en particulier défendit les producteurs des matières premières (nationalisations, quotas, prix planchers...).

(7) Un chroniqueur encore à la mode de nos jours pérorait dans le Nouvel Observateur que les coups de feu de l'avenue Edgard-Quinet (le jour de l'exécution de Georges Besse) sonnaient le glas de la lutte des classes dans notre pays ! ! !

(8) Entre parenthèses, ceux qui sempiternellement désirent nous réduire à un problème franco-français de maintien de l'ordre, devraient expliquer que nous luttions à l'époque du second mandat de Mitterrand, dans un espace politique rongé par la corruption, la gabegie et le crime organisé. Ceux qui nous donnaient des leçons sur l'agir correct en politique, organisaient les détournements massifs de l'argent des plus démunis. Aujourd'hui Pasqua est plus couvert d'inculpations qu'un chien de puces. Sans regret, nos gouvernants dynamitaient le Rainbow Warrior entraînant la mort d'un militant de Greenpeace ou déjouaient les embargos onusiens en négociant des tonnes d'armements avec l'Irak, l'Iran, Taiwan et l'Angola... Et qu'ils ne nous racontent pas d'histoires, ils sont concrètement les complices de crimes ; Des milliers et des milliers de civils ont été assassinés grâce à leur petit trafic. Et 20 ans après, malgré deux amnisties, des procès à répétition secouent encore l'actualité (HLM de Paris, affaire Schuller, collèges et lycées de l'Ile-de-France...).

(9) Prison israélienne au Liban Sud.

(10) Extrait de l'ordonnance du TAP de Mulhouse, juillet 2005 : « En ce sens son fonctionnement psychique reste trop dépendant de ses liens avec son organisation qui continue de le soutenir et l'intéressé reste ainsi potentiellement l'objet d'une instrumentalisation et donc susceptible de présenter une dangerosité en milieu libre ». Les magistrats ne s'aventureraient pas à signer de telles âneries, si les réponses ne leur étaient pas soufflées par des rapports secrets de la police politique. Ce mensonge exemplaire démontre avant tout le haut degré de manipulation encore toléré dans nos affaires.

Le site internet de soutien aux militants d'Action directe

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Garde à vue d'un militant communiste italien
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Saint-Denis, le mardi 19 juillet 2005,

Angelo D'Arcangeli, de la Délégation de la Commission Provisoire du (nouveau)Parti communiste italien a été emmené en garde à vue ce matin à Paris.

Récit de l'arrestation, premières nouvelles, d'autres informations suivront dès que possible.

Ce matin, à 6h10, cinq policiers en civil de la DNAT (Division Nationale Antiterroriste), certains armés et équipés de gilets pare-balles, accompagnés d'une traductrice, sont venus au domicile d'Elise Sainero, membre de l'ADEEL, pour y chercher Angelo D'Arcangeli, sur ordre de la commission rogatoire du juge G. Thiel dans le cadre de l'enquête sur le (nouveau)Parti communiste italien, et deux de ses membres aujourd'hui incarcérés, G. Maj et G. Czeppel.

Après avoir arraché la serrure et partiellement enfoncé la porte, les policiers ont jeté à terre et menoté les personnes présentes dans l'appartement, à savoir Angelo D'Arcangeli et les deux colocataires d'Elise Sainero (qui avait pour sa part quitté l'appartement quelques minutes avant). Ils ont fouillé l'appartement, allumé les ordinateurs et copié le disque dur de celui d'Elise. Ils ont aussi pris des photos de l'appartement et en ont dessiné les plans, avec l'emplacement des meubles. Quelques objets ont été saisis (à notre connaissance : drapeau, affiches et quelques photos d'Elise qu'ils s'étonnaient de ne pas trouver à l'appartement et qu'ils pensaient en fuite). Angelo D'Arcangeli a été interrogé à part dans la chambre, et un procès verbal lui a été dressé, qu'il a refusé de signer avant d'avoir vu son avocat.

Il a été ensuite emmené menoté chez un autre sympathisant de l'ADEEL, qui l'hébergeait en son absence. Ils sont rentrés avec les clefs (qu'ils ont gardées), il n'y avait à l'appartement que la belle-mère péruvienne du militant. Une traductrice d'espagnol a posé des questions à la vieille femme, sans préciser le motif de cette intrusion. La chambre où était hébergé Angelo a été fouillée, ainsi que ses affaires, et des photos de l'appartement ont été prises. Puis il a été emmené et nous sommes sans nouvelles depuis.

Le soir à 17h Elise et ses deux colocataires étaient convoqués pour une audition à la DNAT. Les entretiens ont duré 2H30 pour la membre de l'ADEEL, et était constitué principalement de questions sur Angelo, son engagement politique, et les rapports qu'ils entretiennent. Les deux autres ont été auditionnés pendant 1h45 pour le premier et 45 minutes pour le second, avec des questions portant encore sur Angelo, son rapport avec Elise, l'ADEEL et le (n)PCI.

Angelo pourra contacter son avocat après trois jours de garde à vue, on aura alors plus de nouvelles et nous les ferons circuler. Restons attentifs, diffusons la nouvelle de sa mise en garde à vue.

Messages de solidarité bienvenus !

ADEEL (Association pour la Défense d'un Espace Européen des Libertés)
C/o Bourse du Travail - 9/11, rue Génin - 93200 Saint-Denis

adeel20042004[at]yahoo.fr

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Passage devant le tribunal d'application des peines
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27 juillet 2005.

Centrale de Lannemezan, le Tribunal d'Application des Peines de Tarbes siège dans la salle des parloirs avocats. Trois Juges, un procureur, le directeur de l'établissement, une stagiaire, une greffière. Des piles de dossiers. Une ambiance de canicule.

Depuis 14 heures, les minutes passent. Ils m'ont réservé pour la fin. Je suis le dernier d'une longue litanie de prisonniers quémandeurs. Je peux attendre, je patiente depuis 18 ans et 6 mois. Et je crois que je ne suis pas pressé de connaître le sort qu'ils me réservent.

Dans la cage, assis sur le carrelage, je souris au clin d'oeil historique de cette journée. Une citation en guise de morale me vient à l'esprit. Elle dit à peu près ceci : Si vous avez massacré des milliers de personnes, vous recevrez tous les honneurs, si vous n'êtes accusé que d'un ou deux assassinats, vous serez traités en criminel...

Cette après midi, à cette heure, le gouvernement de la France accueille officiellement les deux assassins de Sabra et Chatila, l'égorgeur et le complice : Samir Geagea et Ariel Sharon 1. La société est-elle devenue à ce point amnésique ?

A l'aube d'un matin de septembre 82, plus d'un millier de cadavres furent découverts dans le camp palestinien au sud de Beyrouth, essentiellement des vieillards, des femmes et des enfants. Qui se souvient encore ?

L'un, israélien, assiégeait et bombardait la ville, l'autre, libanais, achevait la besogne. L'un encercla le camp, l'autre y pénétra pour y perpétrer les crimes, rue par rue, maison par maison. Le chef des Forces Libanaises n'en était pas à son coup d'essai. On dirait aujourd'hui qu'il avait le profil d'un multirécidiviste. Tout jeune milicien, il fut de ceux qui déclenchèrent la guerre civile en mitraillant une vingtaine de travailleurs palestiniens dans un bus à Ain-Arroumana le 13 avril 75. Puis les massacres succédèrent aux massacres, les viols aux assassinats, encore des femmes et des enfants, celles et ceux des taudis à la Quarantaine le long de la corniche, puis à Tell Al Zatar, après le « nettoyage » de Nabaa, à nouveau des centaines et des milliers de victimes. Et Geagea grimpa jusqu'au sommet de la hiérarchie phalangiste.

Depuis des mois, dans sa grande mansuétude, le gouvernement français pressait son homologue libanais pour qu'il amnistie Monsieur Geagea. 11 ans de prison, c'était vraiment intolérable !

11 longues années, vous vous rendez compte ! Aujourd'hui ils l'accueillent en héros, il sera soigné dans les meilleurs hôpitaux.

Une heure plus tôt, mon camarade Georges Ibrahim Abdallah me précéda devant le Tribunal d'Application des Peines. Lui, il aura bientôt accompli 22 années de prison et, après la libération de Samir Geagea, il demeure le dernier prisonnier de la guerre civile libanaise. Mais lui combattait dans les tranchées d'en face, celles des défenseurs du Liban contre les envahisseurs israéliens, celles qui protégèrent les quartiers populaires libanais et les camps de réfugiés palestiniens. Il fut de ces combattants-la.

D'ailleurs le procureur le lui reprocha. « Abdallah est un communiste révolutionnaire, il l'avoue lui-même. Vous vous rendez compte, un communiste... ». Comme s'il s'agissait d'un crime ! De nos jours, dans les prisons françaises se revendiquer du communisme constitue la preuve manifeste d'une dangerosité extrême pour la société et la propriété. Au moins, quelque part, cela me rassure. Même en négatif, ainsi, il en reste, avec nous, quelques-uns à croire au projet radical de transformation sociale !

Et Samir Geagea ? - Le père Gemayel reconnut sans se faire prier qu'il s'inspira des mouvements fascistes européens d'avant guerre pour fonder l'organisation de Monsieur Geagea. J'imagine que ce genre de politique réactionnaire est bien plus acceptable avec l'air du temps post moderne surtout pour un Procureur.

Par contre... « Abdallah est un communiste... il fait même des grèves de la faim en soutien aux prisonniers palestiniens, il va jusqu'à proclamer que l'lntifada vivra... et après 22 ans de prison, s'il rentre à Beyrouth, pour la population des quartiers pauvres, il sera un martyr... c 'est insupportable ! C'est ce que nous reprocheront les américains et les israéliens, voilà pourquoi monsieur le Président votre décision est politique... »

17 heures. Ils me font appeler. Sans animosité, le juge confirme que le tribunal n'examinera pas ma demande, certaines enquêtes ne sont pas revenues. Pourtant il tient à préciser que, contrairement à ce que j'ai dénoncé la veille dans une interview à la Dépêche, l'enquête sur le travail a été faite 2. Elle a été réalisée dans le cadre d'une demande de permission - entre parenthèse et plusieurs mois après, cette demande de permission de sortir n'a toujours pas été examinée. Et quelques minutes plus tard, au téléphone, le Directeur des éditions Agone m'affirme une nouvelle fois qu'il n'a jamais été entendu sur le contrat de travail qu'il me propose. La seule demande précise qu'on lui aurait formulée c'est s'il avait une voiture pour aller me chercher à la gare et si il pouvait me loger pour la nuit.

Qu'importe !

Immédiatement le Juge poursuit en m'interrogeant sur mes contrats d'auteur et le tirage de mes derniers romans... La semaine passée, le Directeur m'avait également questionné à ce propos, il avait même évoqué une entreprise visant à organiser mon insolvabilité ! Sur le coup, je me suis retrouvé dans la peau d'un responsable du RPR ou d'un politicard des années 80 ? Ils me voient peut être en adepte de la fausse facture, ayant des commissionnaires pour transbahuter des valises en croco entre la Suisse et le Luxembourg ? Avec eux, on s'attend au pire.

Tout d'abord, qu'ils sachent que je fais don de mes droits d'auteur à la solidarité avec les prisonniers politiques, jusqu'au dernier centime... Je ne tire aucun bénéfice pécuniaire de mon écriture, elle demeure un témoignage et, avant tout, un témoignage vécu sur la barbarie carcérale. Secundo, ceux qui me donnent des leçons sur le non-paiement des parties civiles devraient se poser des questions à propos de leur recouvrement. Durant plus de quatre années, j'ai travaillé comme bibliothécaire dans cette centrale. Ainsi par le jeu normal des prélèvements automatiques, une somme m'était saisie tous les mois afin de payer « ma dette civile aux victimes ». Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque quelques mois plus tard, la soeur du Général Audran affirma dans une interview à France Soir (9 mai 2001) : « l'an dernier, j'ai reçu 6 centimes ». Où est donc passé le reste ? Peut être entre la Suisse et le Luxembourg ? Ou alors du côté de Neuilly où séjourne Monsieur Geagea ?

Jann-Marc Rouillan

(1) La commission d'enquête israélienne Kahan a jugé Sharon complice des crimes de Sabra et Chatila.

(2) Le lendemain, à la suite de cette interview, le Directeur m'annonça qu'une procédure disciplinaire était engagée contre moi. Je passerai au prétoire dans les jours prochains. Comme première punition, le permis de visite d'un camarade m'a été supprimé et mes droits téléphoniques restreints. « Vous êtes un prisonnier, vous devez accepter et vous taire... »

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Libérez les prisonniers d'Action directe
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Les prisonniers d'Action Directe ont terminé la peine de sûreté de leur condamnation à perpétuité. Pour nous leur peine est accomplie.
Quoi que nous pensions de leurs activités passées, nous demandons leur libération dans les plus brefs délais.

Nom                Qualité                   Ville                      Signature

 

Pour la libération des prisonniers d'Action directe

Les prisonniers d'Action directe ont terminé la peine de sûreté de leur condamnation à perpétuité. Pour nous, leur peine est accomplie. Quoi que nous pensions de leurs activités passées, nous demandons leur libération dans les plus brefs délais.

Situation des prisonniers d'Action directe

Actuellement quatre militants d'Action directe sont encore détenus pour des faits ayant eu lieu il y a une vingtaine d'années. 

Régis Schleicher, arrêté en mars 1984, condamné pour complicité dans l'affaire de la rue Trudaine, alors que d'autres inculpés dans le même dossier sont en liberté après avoir purgé leur peine. Depuis maintenant six ans il peut bénéficier d'une libération conditionnelle. Cinq demandes consécutives ont été systématiquement rejetées.

Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Jean-Marc Rouillan ont été arrêtés en février 1987 et condamnés à l'emprisonnement à perpétuité par une cour spéciale composée de magistrats, sans jurés populaires. Cela par l'application rétroactive de la loi dite antiterroriste de 1986 qui créait cette juridiction spéciale.

Tout comme Régis, ils ont connu des conditions d'incarcération particulièrement difficiles :
- plusieurs années d'isolement total,
- courriers censurés, régulièrement bloqués, communication avec l'extérieur entravée,
- permis de visite délivrés au compte-gouttes et qu'à la seule famille pendant des années.

Chaque espace conquis le fut par la lutte.

Il s'agissait de les isoler, les abstraire de tout contexte social, entraver au maximum leur lien avec l'extérieur.

En avril 2004, Joëlle Aubron fut prise de malaises. Atteinte d'une tumeur au cerveau, elle fut hospitalisée et opérée sans que sa famille ait pu la rencontrer et menottée en permanence sur son lit d'hôpital. Devant la gravité de sa maladie, elle a pu, en juin 2004, bénéficier d'une libération pour raison médicale (loi Kouchner). Cependant, encore une fois, elle se voit attribuer un régime particulier puisqu'elle est la première personne bénéficiant de cette loi à qui l'on interdit tout déplacement hors de son département d'hébergement. Jusqu'à son hospitalisation dans un établissement médical éloigné qui a dû être négocié. Mobilité restreinte et haute surveillance...

Georges, Nathalie et Jean-Marc ont terminé depuis février 2005 la peine de sûreté de 18 ans qui accompagnait leur condamnation à la prison à perpétuité. Ils peuvent donc prétendre à une libération conditionnelle. Ainsi, la demande déposée en février par Jean-Marc sera étudiée par le tribunal d'application des peines le 14 septembre prochain.

Les demandes de Georges et de Nathalie ont d'ores et déjà été rejetées en juin. Nathalie fait appel de cette décision et passera de nouveau devant le tribunal d'application des peines le 9 septembre.

Dernier espoir pour elle avant de long mois, puisqu'elle ne pourra réitérer sa demande avant au moins un an.

Victime de deux accidents vasculo-cérébraux qui ont réduit sa mobilité (elle a perdu en partie l'usage de sa main et de son pied gauche) et qui sont la cause de crispations musculaires très douloureuses, Nathalie a par deux fois (en 2003 et 2004) demandé à bénéficier de la loi Kouchner. Sa demande a été rejetée alors qu'il est évident qu'elle ne dispose pas en prison des soins qui lui sont nécessaires.

De fait, en juin, lors de son passage en commission, les magistrats ont mis en doute sa capacité à travailler au vu de sa santé précaire. Pas assez malade pour profiter d'une libération pour raisons médicales, trop pour sortir en conditionnelle et répondre aux exigences de travail que cette mesure requiertŠ

Georges, quant à lui, se remet de plusieurs séjours en hôpital psychiatrique qui eurent lieu au cours de son incarcération. Les trop longues périodes d'isolement l'ont fragilisé psychiquement. Pourtant, il restera encore en prison.

Derrière ces refus successifs de les libérer est posée la question incessante de leur repentir.

Tant qu'ils ne se renieront pas, ils ne sortiront pas, et demeureront au ban de la société : c'est le message délivré par les différentes juridictions.

C'est pourquoi nous voulons, par cette pétition, manifester clairement que partis politiques, syndicats, acteurs du mouvement social ou culturel, membres effectifs de la société civile, tous n'acceptent pas cette dérive répressive du droit. Ils ont fait leur peine, ils peuvent sortir sans contrition.

Nous vous convions donc à signer et retourner ce texte au plus vite, si possible avant qu'il ne soit statué sur les demandes de libération conditionnelle.

adresse de retour de la pétition :
Le site: http://www.action-directe.net
Jargon libre - 80 rue de Ménilmontant - 75020 Paris
NLPF c/o LPJ, 58 rue Gay-Lussac 75005 Paris: nlpf@samizdat.net

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