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Un hymne à la vie sur terre

Maintenant je connais le secret pour faire les hommes meilleurs :
c'est de vivre à l'air libre, de dormir et manger avec la terre.

Walt Whitman,
Feuilles d'herbe

«Tôt le matin, un dimanche de la fin de l'été 1930, on avait sonné à la porte. J'enfilai en vitesse mes vêtements et allai ouvrir. Un homme se tenait là, l'un des plus trempés que j'ai jamais vus, ruisselant comme un coq. C'était Harry Martinson, "notre nouveau grand poète" », celui que la critique bourgeoise éreintait alors, témoigne l'écrivain Ivar Lo-Johansson (1901-1990), qui poursuit, non sans ironie : « Les guillemets entourant "notre nouveau grand poète" allaient bientôt disparaître et l'épithète s'écrire et se prononcer avec le plus grand sérieux. [...] Il était devenu en un temps record le jeune prince couronné de la poésie de son pays. Mais, ce qui devait le tourmenter, c'est qu'en même temps il était devenu le chouchou de la bourgeoisie, le play-boy des rombières d'Östermalm, leur petit rayon de soleil. Tous le trouvaient charmant. Ses formules sur la misère du monde étaient si mal comprises et si mal interprétées qu'on les gravait comme des sentences poétiques à l'eau de rose sur les frises des cheminées des grands immeubles cossus de Strandvägen. [...] Pourtant, deux ans plus tôt seulement, il était logé dans un asile de pauvre. La chance a de ces retournements... 1»

Orphelin, le « jeune prince de la poésie suédoise » a passé son enfance comme valet de ferme dans la région de Blekinge 2; il a exercé toutes sortes de métiers et même frappé aux portes pour mendier son pain. Le récit de Sonja Erfurth retrace notamment les sept années de vagabondage durant lesquels Martinson sillonne les mers du globe, moins en touriste qu'en prolétaire qui arpente la chambre de chauffe 3. Lorsqu'en 1927 il regagne définitivement le sol suédois pour se soigner de la tuberculose - maladie courante chez les soutiers et les chauffeurs -, « le play-boy des rombières d'Östermalm » vit encore dans la rue et fréquente la jeunesse socialiste et anarchiste. C'est ainsi qu'à Göteborg, en octobre 1927, lors d'une réunion de la revue syndicaliste Arbetar-kuriren, il croise sa première femme, l'écrivaine Moa Martinson &endash; son ainée de 14 ans, qui, le printemps suivant, lui ouvrira les portes de son chalet de Sorunda 4. En 1929, Martinson fait des débuts tonitruants en littérature avec la publication de deux recueils de poèmes : Spökskepp (Vaisseau fantôme), mais surtout l'ouvrage « manifeste » 5 unga (5 jeunes), qui rassemble les noms d'Erik Asklund, Josef Kjellgren, Artur Lundkvist, Harry Martinson et Gustav Sandgren 5 pour s'inscrire dans une perspective qualifiée de « vitaliste » ou de « primitiviste ». Ce terme de « vitalisme » se rattache ici essentiellement aux poètes américains Carl Sandburg et Walt Whitman, qui incarnent, pour ces intellectuels suédois, éloignés du monde académique, l'authenticité prolétarienne et l'espoir d'une « civilisation nouvelle » élevée contre une littérature bourgeoise et décadente 6. Si Lundkvist fut l'instigateur de ce « manifeste » qui fera couler beaucoup d'encre, c'est Harry Martinson qui en récoltera les bénéfices symboliques. Éreintés par la critique, ses poèmes sur le monde du travail écrits en vers libre, dans une langue truffée d'argot et de termes techniques, le font passer du jour au lendemain de l'anonymat à une relative célébrité.

Ivar Lo-Johansson décrit l'arrivée à Stockholm, en avril 1931, « du nouveau grand poète » et de ses amis venus lire leurs textes à la radio nationale. « La lecture avait pour but de remporter la bataille en faveur du vers libre, auquel le grand public mais aussi la critique conservatrice restaient encore parfaitement sourds. Tous les poèmes furent joliment lus. Mais la voix de Martinson alla droit au coeur du peuple suédois. C'était comme s'il avait laissé toute son émotion jaillir dans cet éther sur lequel il avait si souvent médité ; elle était portée par une voix intacte et pressante, par son accent doux et implorant. [Ce jour-là, Martinson] avait pu s'adresser à la Suède. Tout le pays l'avait écouté. Et le pays tout entier avait été ému. Toutes les querelles à son endroit s'étaient évanouies. C'était la première fois que le pays entier entendait son nouveau grand poète, celui qu'il allait bientôt vénérer amoureusement. 7»

Dès lors, Martinson ne va cesser d'élaborer un style singulier qui atteindra son sommet artistique avec Passad (Vent alizé), 1945. Parallèlement à sa production poétique, il publiera des oeuvres en prose qui scelleront sa réputation et l'imposeront comme l'un des auteurs les plus importants de sa génération 8.

La légende raconte qu'Aniara est née de l'observation au télescope de la galaxie d'Andromède une nuit d'août 1953. Que Martinson, bouleversé par ce qu'il avait vu, aurait écrit en quatorze jours, dans une sorte de transe, les vingt neuf premiers chants de cette épopée, qu'il eut le sentiment d'être embarqué dans un vaisseau spatial et que l'impression confuse et angoissante du départ se transforma en une vision de plus en plus claire 9. On peut aussi noter que l'espace fait régulièrement la une des médias cet été là. « Lors du Congrès international des fédérations d'astrophysique, Wernher von Braun révèle que les Américains sont prêts à mettre sur orbite des appareils destinés à la construction de futures stations spatiales. Le 7 août, le gouvernement américain annonce que le premier vol non-stop par-dessus le Pacifique, de l'Alaska au Japon, a bien eu lieu le 29 juillet 1952. Les 13 et 14 août 1953, le plus grand avion du monde, le XC-99, fait sa première traversée transatlantique. » Nous sommes aussi en pleine guerre froide et les raisons d'être inquiets, en cet été 1953, ne manquent pas. « Le 8 août, l'Union soviétique annonce qu'elle possède une bombe à hydrogène cent fois plus dévastatrice qu'une bombe atomique "ordinaire". Le physicien américain Robert Oppenheimer déclare, quelque temps auparavant : "L'horloge atomique va de plus en plus vite. Nous [les USA et l'URSS] sommes comme deux scorpions enfermés dans un même bocal. Chacun de nous est capable de tuer l'autre mais au risque d'y perdre aussi la vie." Le 20 août, l'Union soviétique fait exploser sa propre bombe H un an après les essais américains d'octobre 1952. 10»

S'achevant par le récit de l'anéantissement nucléaire de la ville de Dorisburg, ces vingt-neuf chants, que l'auteur rassemble sous le titre « Sången om Doris och Mima » (« Le Chant de Doris et Mima »), sont insérés à la fin du recueil Cikada (Cigale), 1953. La critique fait l'éloge du livre mais elle est beaucoup plus réservée sur les derniers poèmes. L'étude exhaustive que Johan Wrede consacre aux articles qui ont suivi la parution du « Chant de Doris et Mima » montre qu'on a souvent jugé cette première version d'Aniara de manière hâtive, superficielle 11. Sans doute était-on un peu surpris que « le poète souriant 12» ne continue pas à parler des fleurs qui ornaient son parterre, qu'il adopte un ton plus sombre dans ces poèmes, inspirés par la science et l'espace, qui s'aventurent à prédire l'avenir de l'humanité. Autrement dit : un ouvrage de science-fiction écrit sous la forme d'un poème épique.

Lors de la rédaction de 1984, roman de science-fiction qu'Orwell qualifie de « naturaliste », celui-ci confiait : « Si c'était seulement un roman d'anticipation, il serait relativement facile à écrire. 13» Ce projet sans équivalent littéraire explique peut-être pourquoi Martinson, après avoir si rapidement écrit les vingt-neuf premiers chants, va mettre trois ans à achever une oeuvre qui mobilise son énergie et sa culture.

La bibliothèque éclectique de cet autodidacte témoigne de son intérêt pour l'univers des sciences et techniques, comme pour la littérature de voyage ou la science-fiction. On y trouve, par exemple, Cosmos, d'Alexander von Humboldt, et les textes de Darwin et de Cuvier, qui firent partie de ses lectures préférées pendant ses années en mer. Martinson est aussi un lecteur de James H. Jeans, Arthur S. Eddington et William Mc Dougall, trois scientifiques qui sont à l'origine des travaux sur la physique quantique. Et si l'adulte cultive une passion pour la science, l'enfant Martinson adorait les oeuvres fantastiques de Cyrano de Bergerac, Jules Verne et Camille Flammarion 14.

On peut noter que la littérature suédoise est pauvre en romans d'anticipation : hormis les précurseurs Claës Lundin (1825-1908), Otto Witt (1875-1923), Per Freudenthal (1875-1953) 15 et quelques contemporains de Martinson &endash; Karin Boye, Katarina Brendel et les romans que Gustav Sandgren publie sous le pseudonyme de Gabriel Linde 16&endash;, il y a peu d'oeuvres marquantes. Mais les années 1950 voient les traductions de livres de science-fiction proliférer en Suède &endash; il s'agit pour l'essentiel de la littérature anglosaxonne, avec des auteurs comme Isaac Asimov, Ray Bradbury, Robert A. Heinlein, Nevil Shute et A. E. van Vogt. Les recherches de Jerry Määttä montrent les réticences de l'élite culturelle à la reconnaissance de ce nouveau genre populaire et comment l'institution littéraire préfère épargner aux romans de bon aloi l'étiquette « science-fiction » 17. Malgré leur mauvaise réputation (la science-fiction ne se vendait à l'époque qu'en kiosques), Harry Martinson, alors tout nouveau membre de l'Académie suédoise (1949) et premier « prolétarien » à y être admis, ne cache pas son admiration pour le Canadien Alfred Elton van Vogt et déclare, à qui veut l'entendre, que Les Chroniques martiennes (1951) de Ray Bradbury « restera l'un des livres les plus importants des années 1950 18».

En insistant pour présenter Aniara comme une oeuvre de science-fiction, Harry Martinson ne souligne pas seulement, l'importance qu'il accorde à cette littérature, il démontre aussi qu'un « mauvais genre » est capable d'intégrer les formes les plus nobles du champ littéraire. Ce mariage mal assorti de deux genres, l'épopée (genre poétique le plus ancien et le plus prestigieux qui établit le récit de la genèse du monde ou des événements légendaires conduisant à la fondation d'un nouvel ordre religieux ou politique) et la science-fiction (genre populaire moderne qui puise son inspiration dans une culture scientifique productrice de stéréotypes futuristes tels que voyages dans l'espace et intelligence artificielle) va engendrer cette oeuvre originale où Martinson, par la mise en scène de l'errance sans but d'un vaisseau dans le vide glacial de l'espace, imagine les modes de vie et d'organisation sociale d'une humanité condamnée.

Robert W. Cole (The Struggle for Empire, 1900) et E. E. Smith (The Skylark of Space, écrit entre 1915 et 1919, paru dans la revue Amazing Stories en 1928 puis édité en 1946 et traduit en 1954, La Curée des astres) ont contribué à faire du voyage dans l'espace « le mythe central de la science-fiction » 19. Dans l'essai « Jorden och människans framtid » (« La Terre et l'avenir de l'homme »), publié en 1928, le Russe Konstantin Tsiolovski fut probablement le premier à traiter du problème des distances des voyages spatiaux 20. Si le vaisseau spatial est bien l'un des stéréotypes de la science-fiction, la machine intelligente en est un autre et son importance dans cette littérature est déjà bien repérée dans l'anthologie Thinking Machines (Machines pensantes) publiée en 1954 21. Au c¦ur du vaisseau Aniara, Martinson place l'une des plus étonnantes machines inventées par la littérature de science-fiction, la « mima », incarnation de cette intelligence artificielle. Conçue par l'homme à son image et inventée pour moitié par elle-même, Mima, qui maintient le contact avec Doris, l'âme de la Terre, a souvent été présentée comme une télévision futuriste 22, ordinateur qui « ressent les choses plus intensément et plus profondément que l'être humain », tant et si bien qu'elle décidera un beau jour de ne plus rien montrer (et donc de mourir) après avoir diffusé des images de l'anéantissement de Dorisburg - allusion à Hiroshima et aux dangers de l'ère atomique 23.

Dans ce poème, Martinson ne fait rien d'autre que pousser la logique de la stratégie de dissuasion des grandes puissances jusqu'à ses conséquences macabres. Le nom d'Aniara sonne comme une alarme et Martinson y endosse le rôle de la prophétesse Cassandre : « Comme [elle], je sais que j'avertis en vain. Les hommes écoutent Cassandre un certain temps, puis ils oublient son avertissement. 24 » En ce sens, Aniara et ses 103 chants s'inscrivent dans la lignée des « dystopies » 25- de Farenheit 451 de Ray Bradbury au Meilleur des mondes d'Aldous Huxley, en passant par 1984 de George Orwell - décrivant un monde de cauchemar qui ne doit pas nécessairement arriver mais qui pourrait bien advenir. Elle doit même être rattachée, explique Lennart Sörensen dans son article « Aniara, l'épopée de l'ère atomique », aux courants de la science-fiction qui dénoncent les folies de la course aux armements 26.

Martinson raconte qu'à la lecture du manuscrit de nombreux amis lui auraient déclaré que personne n'aurait le courage de lire un texte aussi déroutant et pessimiste ; et qu'il leur répondit qu'au contraire ce poème ne serait pas seulement lu mais qu'Aniara marquerait son époque 27.

Sa parution, le 13 octobre 1956, fut un événement littéraire national. On ne recense pas moins de 58 critiques parues ce jour-là - le Göteborgs-Tidningen ayant même anticipé sa sortie avec une publication, la veille, d'un commentaire 28. L'importance de l'auteur et l'actualité du sujet expliquent sans doute ce déploiement exceptionnel. Si l'on peut parler de recueil de poésie à succès, Aniara en est un 29. Plus de 10 000 exemplaires sont vendus la première année. Les ventes se stabilisent ensuite. Mais, en 1959, l'année où Aniara est jouée à l'opéra 30, elles atteignent encore près de 9 000 exemplaires. Enfin, en 1963, à l'occasion de la première édition de poche, Aniara connaît à nouveau un pic de plus de 8 000 ventes. À ce jour, plus de 150 000 exemplaires ont été diffusés, ce qui représente, pour un pays qui ne compte aujourd'hui encore que 9 millions d'habitants, un tirage exceptionnel 31.

Mais Aniara n'est pas seulement un succès d'édition, le livre suscite de nombreux débats dans les cercles d'études populaires, inspire les artistes et donne naissance à des manifestations variées. Presqu'aussitôt promue oeuvre de référence en Suède - où l'intérêt n'a jamais baissé depuis -, elle sera très vite repérée à l'étranger : des articles paraissent en Allemagne dès 1957 et la première traduction voit le jour en 1962 ; l'édition danoise date de 1960 et une première adaptation (assez médiocre) en anglais de 1963, année de parution de l'édition finlandaise ; Hedman signale deux traductions ultérieures, en espéranto (1979) et quelques poèmes dans une anthologie espagnole (1984) ; signalons une nouvelle traduction anglaise, qui vient d'être publiée aux États-Unis (1999). Enfin, sous l'impulsion de la Société Harry Martinson à l'occasion du centenaire de la naissance de l'auteur, l'année 2004 voit la parution d'une nouvelle traduction allemande et de traductions en arabe (chez un éditeur syrien), en japonais, en russe et en français.

Ce poème étrange, venu d'un auteur qui avait surtout livré au public des poèmes consolateurs, lui a sûrement permis d'échapper à l'image de ceux qui voulaient ne voir en lui qu'un auteur au sourire mélancolique et débonnaire. Martinson y règle définitivement ses comptes avec l'idéologie protestante qui a bercé son enfance : le ciel n'est qu'un enfer vide et glacé et la Terre un paradis perdu ; message pour ceux qui, à force de croire que le bonheur n'est pas de ce monde, en ont perdu leur curiosité concrète et à force de refuser tout autre solution de vie ont abandonné tout goût pour la connaissance. Assez éloigné de l'esthétique et des problématiques prolétariennes, ce poème est pourtant traversé par la question sociale : le seul sujet qui habite Aniara est collectif, c'est le groupe social confronté au drame d'une survie isolée de la communauté humaine, réduit à un quotidien d'oubli bercé par un perpétuel divertissement. La littérature bourgeoise, rappelle Ivar Lo-Johansson, « illustre le plus souvent le sort de personnes [et] se conclut par leur mort. [...] La mort [de l'individu] y joue un rôle considérable. [...] La mort marque la fin de l'individu. Mais les phénomènes sociaux, eux, ne connaissent pas de fin. La collectivité ignore la mort individuelle 32». La douleur d'Aniara est celle d'un peuple isolé de son humanité parce qu'arraché à la communauté terrestre. Aucun des multiples personnages d'Aniara n'échappe à la mort mais ce fait est de peu d'importance. Le tragique en revanche est de ne plus avoir de liens avec les autres, de ne pouvoir recevoir ni donner de nouvelles, d'avoir détruit ce qui « sème ses graines dans la joie de l'été ».

Ylva Lindberg & Samuel Autexier
Paris & Forcalquier, été 2004

Merci à Göran Bäckstrand, Ingar Gadd, Jerry Määtä et Bernard Weigel pour leurs contributions à cette postface.

Notes
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1. Ivar Lo-Johansson, Författaren, Bonniers, 1957.

2. Lire les deux volumes de son autobiographie Même les orties fleurissent et Il faut partir, Agone, resp. 2001 et 2002.

3. Sonja Erfurth, Harry Martinson och Moa : 1920-1931, Bonniers, 1987.

4. Sonja Erfurth, op.cit.

5. Né à Stockholm de parents ouvriers, Lars Erik Josef Asklund (1908-1980) est le seul membre des « 5 jeunes » a avoir grandi en milieu urbain. Il est connu pour une série autobiographique et pour ses descriptions de la capitale suédoise (Svenskt Litteraturlexikon, p. 25).
Fils de marin pêcheur, Josef Kjellgren (1907-1948) grandit à Mörkö dans l'archipel stockholmois. Ses romans exposent les dures conditions de vie de la classe ouvrière. Il y exprime une admiration pour le travail et une foi en l'effort collectif qui témoigne de son attachement aux valeurs communistes. Ses principaux ouvrages,
Les Hommes de l'Émeraude, La Chaîne d'or et Je suis des milliers sont traduits en français par Philippe Bouquet aux éditions Plein Chant (Philippe Bouquet, La Bêche & la plume. L'aventure du roman prolétarien suédois, Plein Chant, 1986, p. 124-139).
Fils de paysan, Artur Lundkvist (1906-1991) commence très tôt à écrire poèmes et nouvelles. Son oeuvre prolifique se confond avec des engagements littéraires pour le primitivisme puis pour le surréalisme, dont il est l'un des plus importants représentants suédois, qui l'améneront à introduire de nombreux auteurs étrangers et à être membre, à partir de 1968, du jury du prix Nobel de littérature (Svenskt Litteraturlexikon, p. 349-350).
Contrairement aux autres membres du groupe des « 5 jeunes », Gustav Emil Sandgren (1904-1983) ouvrier chocolatier continuera à cultiver le primitivisme littéraire. Auteur de plusieurs romans d'anticipations, ses textes laissent entrevoir un attachement à la pensée anarchiste et aux modes de vie libertaire (Svenskt Litteraturlexikon, p. 490).

6. Erik Hjalmar Linder, Ny illustrerad svensk litteraturhistoria, del 5: Fem decennier av nittonhundratalet, Natur och Kultur, 1965, p. 722.

7. Ivar Lo-Johansson, Författaren, op. cit.

8. Pour une analyse en français de l'¦uvre en prose de Martinson lire Philippe Bouquet, (op. cit., p. 102-108), la postface de Philippe Geneste à Même les orties fleurissent (op. cit., p. 303-309) et celle de Samuel Autexier à La Société des vagabonds (Agone, 2004, p. 307-315).

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9. Johan Wrede, Sången om Aniara, op. cit., p. 33-34.

10. Stephen Klass, préface à l'édition américaine d'Aniara : Aniara, an Epic Science Fiction Poem, Story Line Press, p. 11-25, Ashland USA, 1999.

11. Johan Wrede, Sången om Aniara, op. cit., p. 30-32. Lire aussi Johan Lundberg, Den andra enkelheten, Harry Martinson-sällskapet, 1992, p. 29.

12. Pour le « sourire » devenu légendaire de Harry Martinson, on pourra notamment se reporter à la biographie de Olof Lagercrantz, « Den leende diktaren » (Le Sourire du poète) in Svenska lyriker, Wahlström & Widstrand, Stockholm, 1961, p. 85-100.

13. George Orwell, Essais, articles, lettres, volume IV, Ivréa et L'Encyclopédie des nuisances, 2001, p. 397.

14. Pour les influences de Jules Verne sur Aniara ou celle de Camille Flammarion (dont trois romans étaient à l'époque traduits en suédois : Stella, Uranie et La Fin du monde), lire Dag Hedman, « Bland fonoglober och yessertuber : Om Aniara och science fiction », Fiktionens förvandlingar: En vänbok till Bo Bennich-Björkman, Uppsala, 1996, p. 163-164.

15. Claës Lundin, Oxygen och Aromasia, (Oxygène et Aromasia), 1878 ; Otto Witt, Det magnetiska luftskeppet, (Le Dirigeable magnétique), 1912 ; Per Freudenthal, Resa till Venus (Voyage sur Vénus), 1923 &endash; pour plus de précisions lire Dag Hedman, « Bland fonoglober och yessertuber : Om Aniara och science fiction », op. cit., p. 156.

16. Gabriel Linde, Den okända faran (Le Danger inconnu), 1933, et Rymdskeppets gåta (L'Énigme du vaisseau spatial), 1953 ; Katarina Brendel, Atomskymning (Crépuscule atomique), 1953 et Karin Boye, Kallocaïne, 1940 (La Kallocaïne, Ombres, 1988 - seul ouvrage de science-fiction suédois cité ici traduit en français).

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17. Jerry Määttä, « Raketsommar. Science-fiction i Sverige 1951-1956 » (« Une fusée dans l'été. Science fiction en Suède 1951-1956 »), thèse de doctorat, Département de littérature, Université d'Uppsala (Suède).

18. « Harry Martinson utan adress » (Harry Martinson inconnu), Dagens Nyheter, 16 décembre 1953 et « Ångfartygens tragedi i ny Martinson-roman » (« La tragédie des bateaux à vapeur dans un nouveau roman de Martinson »), Stockholms-Tidningen, 30 avril 1954.

19. John Clute, Peter Nicholls, « Space Flight » (« Vol spatial ») in The Encyclopedia of Science Fiction, Orbit, 1993, p. 1135 ; Dag Hedman, « Bland fonoglober och yessertuber : Om Aniara och science fiction », Fiktionens förvandlingar: En vänbok till Bo Bennich-Björkman, op. cit, p. 168.

20. Dag Hedman, « Bland fonoglober och yessertuber : Om Aniara och science fiction », op. cit., p. 168.

21. Grof Conklin (dir.) Science-fiction thinking machines : robot, androids, computers, Vanguard Press, New York, 1954.

22. Arne Eklund, Dagen, 13 octobre 1956 ; Karl Olov Eliasson, Svenska Morgonbladet, 13 octobre 1956 ; Gunnar Eriksson, Arbetarbladet, 13 octobre 1956 ; Gabriel Jönsson, Sydsvenska Dagbladet Snällposten, 13 octobre 1956 ; Johan Wrede, Sången om Aniara, op.cit., p. 86-87.

23. Lire par exemple Viveka Heyman, « Dikten om rymdskeppet Aniara » (« Le Poème du vaisseau spatial Aniara ») Dagstidningen Arbetaren, 15 octobre 1956 ; Johan Lundberg, Den andra enkelheten, op. cit., p. 23, 26-27.

24. Elly James, « Stor ömhet mot allt skapat » (« Grande tendresse envers la création »), Vi, 1957, n°3, p. 12.

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25. La première « dystopie » remonte au XVIIe siècle, elle est l'oeuvre d'un certain Jean Amos Komensky, dit Comenius (1592-1670).

26. « Aniara &endash; atomålderns epos », in Häpna ! n° 7/8, 1958.

27. Entretien présenté à l'exposition Daggdroppen och kosmos : Harry Martinsons värld (La Goutte de rosée et le cosmos : le monde de Harry Martinson), au musée Nobel, Stockholm, février-mai 2004, octobre 2004-février 2005.

28. Johan Wrede, Sången om Aniara, op.cit., p. 361-362.

29. Dans les années 1950, seuls les ouvrages du poète Nils Ferlin bénéficient de tirages plus importants ; la popularité de ce dernier s'expliquant par le fait que la majeure partie de ses poèmes sont mis en musique et chantés dans tout le pays (information fournie par Barbro Ek, archives Bonniers, Stockholm).

30. Karl-Birger Blomdahl compose la musique, le poète Erik Lindegren écrit le livret et le peintre Sven Erixon réalise le décor. Harry Martinson participe à cet événement en composant quelques chants supplémentaires. (Lire Johan Wrede, Sången om Aniara, op.cit., p. 47.)

31. Nous nous appuyons sur les chiffres fournis par Johan Wrede (Sången om Aniara, op.cit., p. 46.), à l'exception du dernier, fourni par Dag Hedman (« Bland fonoglober och yessertuber : Om Aniara och science fiction », op. cit., p. 159).

32. Ivar Lo-Johansson, « Réflexions à l'occasion d'un congrès », Plein Chant, n° 49-50, p. 125.

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