Philippe Geneste
samedi 6 septembre 2008
Thierry Maricourt, Voyage dans les lettres suédoises. Présentation suggestive, critique et non exhaustive de la littérature suédoise, traduite en français, éditions L’Élan, (9 rue Stephenson 44000 Nantes), 2007, 222 p.
Denis Ballu, Lettres nordiques 2004 – 2006, éditions L’Élan, (9 rue Stephenson 44000 Nantes), 2007, 352 p.
Le titre de l’ouvrage de Thierry Maricourt à la manière des textes anciens nous livre une indication précise du contenu. Autant dire qu’il met à distance toute critique qui viserait à regretter la rapidité d’évocation de tel ou tel auteur. C’est un ouvrage informatif divisé en six parties : Littérature pour la jeunesse, Les livres pour les adolescents, Le roman policier, La littérature prolétarienne, Poésie, Littérature. Chaque partie présente le thème en insistant soit sur l’aspect historique soit sur l’aspect thématique, là aussi de façon plutôt subjective, puis passe au crible un certain nombre d’auteurs.
À ces parties sont adjoints une conclusion, un index des auteurs et un index des œuvres. On a, ainsi, un livre très maniable, qui permet d’aller droit à l’information. Mais on peut aussi lire le travail de Thierry Maricourt dans l’ordre de la présentation.
Nous nous sommes plus particulièrement arrêtés, pour cette chronique, sur les deux premières parties consacrées à la littérature de jeunesse et à la littérature pour adolescents. L’auteur est lui-même, pour une partie de son œuvre, un écrivain pour la jeunesse et sa plume alerte parcourt une production éditoriale qui, pour limitée, n’en est pas moins riche. Cela permet de se replacer dans l’histoire des parutions, d’accrocher sur des livres qui nous ont échappés et de découvrir des facettes inédites d’auteurs. C’est, donc, une étude tout à fait intéressante qui permet un tour d’horizon rapide sans être succinct.
On retrouve la marque de la revue Nouvelles du Nord que l’ouvrage suivant vient rappeler à la mémoire des oublieux.
Ce livre comble l’arrêt de la revue Nouvelles du Nord qu’on devait à Denis Ballu et qui a cessé de paraître en 2004. On y retrouve la volonté d’une grande lisibilité, l’apport généreux d’informations, la méticulosité bibliographique, le tout servi par une écriture directe, fluide, et un style volontiers polémiste qui entraîne le lecteur –même non connaisseur du domaine nordique- dans un univers littéraire et éditorial d’une grande richesse.
Ce fort volume comporte pas moins de quatre index : index alphabétique des auteurs, index géographique des auteurs, index par date de naissance des auteurs et un index des traducteurs (ce qu’il faut particulièrement louer) et des éditeurs (fait rare dans ce type d’ouvrage). Ces index permettent au non érudit des lettres nordiques de pouvoir s’aventurer sans se perdre. La lecture se fait, alors, quelque peu ludique et donne envie, bien souvent, de se référer aux autres ouvrages de tel ou tel auteur. Le lecteur pourra, alors, s’enquérir des anciens numéros de Nouvelles du Nord et notamment le numéro 5 entièrement consacré au répertoire bibliographique des lettres nordiques en traduction française entre 1720 et 1995, un monument impressionnant et un livre repère indispensable.
Voyons, maintenant la composition de l’ouvrage. Après un rapide point sur la réception en France de la littérature des pays du nord, après les statistiques et les tendances, 300 pages sont consacrées à l’étude des auteurs classés par ordre alphabétique. Une page parle des illustrateurs. Enfin viennent les index. Est-il besoin d’écrire que le croisement du livre de Thierry Maricourt et de celui de Denis Ballu est intéressant pour aider à se faire une idée sur tel ou tel écrivain ?
Philippe Geneste