« "L’importance d’un écrivain, note Philippe Geneste en introduction de ce sixième numéro de Marginales, ne se juge pas à ses dons de prophéties sur les temps futurs ; l’importance d’un écrivain se juge à la capacité qu’a son œuvre de renouveler sans cesse notre compréhension du monde, à sa capacité critique par-delà les conditions mêmes qui l’ont vue et faite naître. C’est une réponse à la question : que peut la littérature ?" Stig Dagerman (1923-1954), à qui ce numéro est consacré, est de ceux-là : "[Son] œuvre est une ressource pour l’analyse du présent". »
À contretemps, avril 2007
« Printemps béni pour Harry Martinson et Jean Giono, héros de ce numéro, accompagnés de Stig Dagerman, Marcel Martinet et quelques autres dont Henry Poulaille. Celui-ci rédigea dans les années 1970, une exécution en règle d’un Giono, jugé, à posteriori, non pas sur ses écrits pacifistes, mais sur leurs conséquences pour d’autres que [lui] qui, « oubliant ses serments, s’était renié et rangé – mais faisant payer par des centaines d’années de prison ceux qui avaient mis en action ses conseils. » (« Pan la panique ! », texte qui ravira les amateurs de pamphlets). Cette riche livraison s’articule en trois volets : Littérature prolétarienne, Situation de l’individu et Littérature & engagement. Il n’est plus possible, en France, d’ignorer l’écrivain poète suédois. "Ce ne sont pas des journées perdues, celles où l’on réfléchit" disait Martinson sans se départir de sagesse et de simplicité, sans délivrer de mots d’ordre. »
Lucien Seroux in Gavroche, juin 2006